L’être humain vit dans le temps, subissant sa loi. Il sait que son temps sur terre est limité. Chaque année, des sillons se tracent sur sa peau creusant la route vers son destin : la mort. Il est le temps ; il vit le temps et en parle sans cesse. Mais qu’est-ce que le temps ? Comme le confesse Saint Augustin (1964, p. 264), « Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus ». Cette difficulté à définir le temps provient des multiples discours que l’on entend sur le temps. Tout le monde parle du temps, use de ce terme. Mais, sous ce vocable se logent des notions très différentes. Le temps est par exemple l’objet d’étude par excellence transdisciplinaire. Mais, dans chaque discipline, on étudie des temps différents. Les physiciens étudient un temps qui se déroule en dehors de toute conscience de l’être humain, que seule une élite intellectuelle peut appréhender. D’autres étudient un temps interne de quelques millisecondes niché dans chacune de nos cellules ou un temps historique à l’échelle des siècles ou des années. D’autres encore étudient le temps à travers ses instruments de mesure (horloge) ou nos représentations cognitives. Face à la polysémie de ce terme, qui crée la confusion dans notre esprit, le physicien Etienne Klein prône d’université en université « qui a autorité pour parler du temps ? ». Sa réponse est évidemment les physiciens, avec la profonde conviction d’être du bon côté, celui des sciences dures et non des sciences molles comme celle de la psychologie. Mais on ne peut pas contester la légitimité de chacun de parler du temps, dans la mesure où l’on définit clairement ce dont on parle. Dans cette conférence, nous définirons donc les différentes formes de jugements du temps et présenterons les récents travaux sur la perception du temps et son élasticité, et notre expérience subjective d’un ralentissement ou d’une accélération du passage du temps.
Où ?
Centre Rabelais
27 Boulevard Sarrail
MONTPELLIER
Oratrices
Sylvie DROIT-VOLET
Professeure des Universités, Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive, UMR 6024 CNRS, Université Clermont Auvergne
Anne-Marie VOLLE
Enseignante/chercheure, Laboratoire DIPRALANG, Université Paul-Valéry, Montpellier